RADIO
Le Congrès
national des radios associatives
se déroulera cette année les 13, 14 et 15
juin à Montpellier.
Les radios
associatives non commerciales sont aujourd’hui confrontées au plus grand défi
qu’elles aient eu à connaître depuis leur création. Le samedi 14 juin 2008, à
partir de 9h, dans l’enceinte de l’Hôtel de la Région
Languedoc-Roussillon, trois sujets brûlants doivent être
abordés en plénière :
1- La RGPP et ses conséquences sur
l’avenir du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER).
Le Fonds
de Soutien à l’Expression Radiophonique – FSER était à son origine, un
dispositif original et exemplaire en Europe et pour l’Amérique et l’Afrique
francophones. Depuis sa création, le FSER a permis la structuration du secteur1
et il est indispensable aux radios associatives dans l'accomplissement de la
mission de communication sociale de proximité que la loi leur a dévolue.2
Aujourd’hui,
les radios associatives se trouvent confrontées à une baisse violente de leurs
financements publics qui pourrait s’aggraver en 2008 et plus encore en 2009 :
- la
disparition progressive des aides à l’emploi qui finançaient jusqu’à présent
près de 50% de la masse salariale ;
- l’arrivée
de la radio numérique dont les coûts de diffusion semblent hors de portée de
nombreux projets radiophoniques de proximité ;
- la
suppression programmée de la publicité sur les chaînes du service public (et la
déstructuration du marché publicitaire qu’elle engendre) induit une diminution
de plus de 6 % des recettes du FSER dès 2008 et de 28 % à l’horizon 2009 / 2010
;
- l’annonce
récente de la suppression au 1er janvier 2009 du Compte d’Affectation Spéciale
(C.A.S) à travers lequel est géré le budget du FSER, programme 713 « soutien à
l’expression radiophonique locale», dont la budgétisation Culture &
Communication semble être la seule solution proposée par l’administration;
- une
politique publique de plus en plus marquée par la disparition des espaces de
concertation avec les organisations représentatives du secteur conduisant par
exemple à ce que la
Commission du FSER, autrefois lieu de co-production des
politiques de soutien au secteur soit devenue une chambre d’enregistrement de
décisions administratives.
Comment
financer la communication sociale de proximité en analogique et en numérique ?
Quelles alternatives pour l’administration et la gestion, en concertation avec
le secteur, du soutien à l’expression radiophonique locale ?
Le passage
vers la diffusion numérique de la radio est entré dans une phase active. Les
premières zones de diffusion ont été définies, les appels aux candidatures
publiés et les opérateurs techniques commencent, un peu dans l’urgence, à
communiquer les tarifs de leurs prestations. Cette évolution, voire cette
révolution, suscite dans les radios associatives non-commerciales de très
nombreuses interrogations entre scepticisme, crainte et rejet.
Obligeant
à la constitution de « bouquets » multiplexes composés de plusieurs radios, les
contraignant à se constituer en SARL assurant le rôle de « syndic » de ces
multiplexes, les diffusant sur des mailles territoriales au moins
départementales, cette technologie aura un impact sur nos formats, nos
programmes, nos statuts juridiques et les relations entres radios associatives.
En parallèle,
les appels généraux aux candidatures en analogique se poursuivent sans toujours
donner aux opérateurs de communication sociale de proximité la place qui leur
est due dans le paysage radiophonique : poursuite des partages de fréquences et
reprise de fréquences associatives défaillantes par des opérateurs commerciaux.
Quelle
place pour le pluralisme et la communication sociale de proximité dans le
paysage radiophonique numérique ? La liberté de communication est-elle menacée
par une « fracture numérique » ?
Les
financements régionaux. Alors que l’on assiste à une crise de nos financements
et à un désengagement de l’Etat, de nombreuses Régions conventionnent avec nos
organisations. Un état des lieux sera dressé sur les partenariats effectifs et
ceux en cours de négociation, entre les Régions et les fédérations régionales
des radios associatives.
Quel type
de partenariat ? quels services, quels objectifs, quels financements, quelles
évaluations ?
1 / Voir rapport de la Cour des Comptes de mars 2006 « Le Fonds de
soutien à l’expression radiophonique locale, créé en 1982, a fait l’objet d’un
contrôle de la Cour,
à la demande du Sénat, en application des dispositions de l’article 58-2 de la
loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances. »
2 / Article
80 Loi n° 86-1 067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication
A toutes les radios qui seront présentes :
Lors du 15ème congrès de la CNRA,
un studio de radio sera mis en place par DIVERGENCE FM de Montpellier, Salle
Pierre-Mendes FRANCE à l’Hôtel de Région de MONTPELLIER. De là, sera diffusé un flux audio
au format .ogg toute la journée.
Voici les adresses :
http://cnra.intuxication.net:8080/cnra2008.ogg
http://cnra2008.intuxication.net:8080/cnra2008.ogg
(adresse alternative)
http://icecast.intuxication.net:8080/cnra2008.ogg
(adresse alternative2)
Le samedi 14 juin de 13 h à 14h,
sera réalisée en direct une émission diffusée sur les ondes hertziennes afin de
présenter les enjeux de ce congrès à nos auditeurs.
En matinée, sera diffusé sur ce
flux le débat de la veille au soir.
En dehors de ces créneaux horaires,
chacun est libre de contacter Gilles GOUGET (Divergence FM) 06 86
54 48 92 pour prendre le micro, et faire
des interviews que sa radio pourra diffuser en direct. Pour le reste, tout sera archivé,
même les séances plénières et peut-être quelques ateliers, pour
mise en ligne courant juillet sur le site de la CNRA.
Si vous ne pouvez pas lire le flux
audio : téléchargez VLC
http://www.videolan.org/vlc/
cela marche sous Windows, Mac et
Linux. Sinon, vous pouvez aussi :
Sous Windows, télécharger winamp,
wincd ou encore xmplay, qui le lisent par défaut, ou bien mettre à
jour la liste des codecs.
http://www.winamp.com/
http://www.wincd.de/en/download/download.html
http://www.un4seen.com/xmplay.html
Sous Mac, le codec peut s'installer
afin qu'iTunes le lise.
http://www.nouturn.com/oggdrop/
Appel à candidatures - Radio Numérique
Courrier du 20 mai 2008 au président du CSA
Monsieur le Président,
Le CSA a lancé le 28 mars un
appel aux candidatures qui constitue la toute première étape du grand chantier
de la radio numérique terrestre, et tous les acteurs présents dans ce secteur
s’en félicitent et vous en remercient.
Toutefois, en l'état actuel de
cet appel, plusieurs points de nature à empêcher les radios associatives non
commerciales de se porter effectivement candidates doivent être portés à
votre connaissance :
La faible largeur du spectre en terme de
possibilités d’allocation fait craindre un lancement de cette nouvelle
technologie dans des conditions de contraintes excessives.
Il y a absence de lisibilité des conditions
financières d’exploitation qui seront applicables à notre secteur en terme de
charges et de ressources. dont on sait
qu’elles dépendent à 80 % des discussions que notre organisation représentative
mène avec l’Etat.
Chacune de nos radios éprouvent une grande
difficulté pour la « la prise en main » de ce nouveau type d’appel
demandant un lourd travail d’explications et de préparation, notamment dans l’établissement
de stratégies d’alliances en vue de regroupement via des opérateurs de
multiplexes.
S’agissant des conditions
exagérément contraintes auxquelles nous faisons référence, il
s'agit principalement de la rareté actuelle de fréquences disponibles dans la
bande III, tant que l'Etat n'aura pas confirmé la dévolution à la radio
numérique de l'usage des fréquences que l'arrêt de l'analogique libérera dans
cette bande.
Il semble que les rapports que
doivent rendre très prochainement les pouvoirs publics sont de nature à
apporter un éclairage déterminant afin d’optimiser les conditions de lancement
de la radio numérique. Ces rapports devront mettre en évidence l'importance de
la ressource en bande III qui doit être allouée à la radio numérique pour réussir
son déploiement.
À défaut
d'avoir pu être établi dans des conditions optimales, le plan de fréquences
actuellement présenté recèle des difficultés majeures propres ou communes aux
différents services de radios:
- Les plaques SFN (réseau à fréquence unique)
étendues à des allotissements de régions éloignées condamneraient les radios
locales, régionales et nationales avec décrochages à ne plus avoir la
possibilité de diffuser des programmes locaux spécifiques à l'intérieur des
plaques SFN.
- Le recours important à la bande L: les stations qui
seront autorisées initialement en bande L devraient pouvoir être assurées d'une
migration ultérieure en bande III, moins coûteuse d'exploitation et mieux
adaptée à la couverture comme à la pénétration dans les bâtiments.
- Les débits suggérés dans l'appel et sur lesquels
sont fondées les projections du nombre de stations par fréquence et par zone:
les débits pourraient être insuffisants pour une exploitation attractive de la
radio numérique (son 5.1, données associées, interactivité…). Ici aussi, des
modalités de migration, d'un débit initial contraint par la ressource en
fréquences vers un débit cible, devraient être définies pour assurer les
opérateurs de la viabilité du projet.
- Le plan de fréquence n’offre pas de visibilité sur
les objectifs de couverture nationale du territoire, condition nécessaire à la
dynamique d’équipement des particuliers.
S’agissant des futures
conditions financières d’exploitation qui pourraient être imaginées
pour permettre une diffusion en numérique, celles-ci viennent d’être portées à
la connaissance de nos organisations le 16 mai dernier et seulement en partie,.
En effet, à ce jour, non seulement l’ensemble des coûts engendré par ce nouveau
type de diffusion n’est pas connu, mais de surcroît, les représentants des
pouvoirs publics ne nous ont toujours pas fait connaître le montant et la
nature du dispositif qu’ils comptaient mettre en place, conformément à leurs
engagements, pour le financement de cette révolution technique. Visiblement ces
éléments devraient être connus au mieux vers fin juin 2008.
S’agissant des difficultés de
compréhension que rencontrent nos radios dans la rédaction même
des appels à candidatures, ils sont à la mesure du flou que nous avons pu
connaître (et connaissons encore pour partie) pour définir ne serait-ce qu’une
grille de coûts de diffusion. Elle empêche
les radios associatives de, par exemple, réellement comprendre avec quel
type d’opérateurs elles peuvent imaginer se regrouper et sur quel type de
support (Bande 3 ou L) au regard de leur couverture actuelle ou future.
Pour toutes ces raisons, nous
souhaiterions demander à votre Conseil de bien vouloir reporter la date de
remise des dossiers dans le cadre de cet appel à candidatures. Un
report de cette date au 1er octobre nous semble être de nature à
permettre une participation des éditeurs de radio à cet appel dans de
meilleures conditions.
Nous ferons tout de concert
pour que le délai que votre Conseil accorderait, soit mis à profit afin :
· d'obtenir la réservation des fréquences de la bande
III indispensables au succès de ce grand projet de radio numérique terrestre en
faveur duquel nous sommes résolument engagés.
· d’avoir la confirmation financière chiffrée des
engagements de l’Etat envers notre secteur.
de faire en sorte que l’ensemble des radios
associatives concernées par cet appel soit réellement en capacité d’appréhender
en toute connaissance l’opportunité de le faire.
Veuillez agréer, Monsieur le
Président, l’expression de notre haute considération.
Réponse
Communiqué CSA du 30 mai 2008
Le 26 mars 2008, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a
lancé le premier appel aux candidatures pour la
radio numérique terrestre. Cet appel fait suite à la
signature de l’arrêté du 3 janvier 2008 retenant la norme T-DMB pour la
diffusion de services de radio sur les bandes III et L.
L’appel organisé
par le Conseil est une étape décisive dans le processus de numérisation de la
radio. Il porte sur 19 zones géographiques, réparties sur l’ensemble du
territoire métropolitain et correspondant à une couverture de 30 % de la
population.
De nombreux
éditeurs, représentant l’ensemble des catégories du secteur de la radio, ont
demandé au Conseil supérieur de l’audiovisuel de leur accorder un délai
supplémentaire pour remettre leurs dossiers de candidature.
La date de
dépôt des dossiers, initialement prévue le 16 juin 2008, est désormais
fixée au 1er octobre 2008.
Ce délai complémentaire,
qui ne remet aucunement en cause le processus de lancement de la radio
numérique terrestre, sera mis à profit par l’ensemble des acteurs pour
préciser, dans les dossiers de candidature, les caractéristiques économiques et
techniques des projets (évaluation des coûts de diffusion, modalités de
financement des radios associatives…) et pour permettre, le cas échéant,
l’optimisation et l’actualisation du plan de fréquences.
EPRA - Le point du fonctionnement institutionnel
Une Assemblée Générale suivie d'un
Conseil d'Administration se tiendront fin juin. Au terme du mandat de trois ans
accordé aux sept radios représentantes élues pour siéger au CA et au comité de
suivi des programmes (selon les statuts du GIP, mandat individuel renouvelable
une seule fois), de nouvelles élections vont être organisées d'ici fin 2008.
Calendrier prévisionnel : limite de dépôt des candidatures fin septembre,
professions de foi déposées avant fin octobre, scrutin en fin d'année.
Petit mémo historique concernant l’EPRA
En 2005, la venue à échéance du GIP EPRA
(ancienne mouture) a amené la question d'une remise en cause de l’engagement
des financeurs quant à la reconduction pour 5 ans d’un nouveau GIP. L’occasion
pour nos radios de faire front, dans la limite de leur pouvoir qui est plutôt symbolique,
aux côtés de l’EPRA, de la DPM et du FASILD en soutenant nos partenaires dans
leurs démarches auprès du ministère de tutelle.
La nouvelle convention du 15 mars 2005
marque une évolution du fonctionnement institutionnel du GIP qui institue la
désignation aux instances statutaires des représentants des radios par scrutin.
Plusieurs avancées sont à mettre au
crédit de la première présidence, assurée par M Jacques Toubon :
- La mise en place d’un groupe de travail
participatif ouvert à l’ensemble des radios, a contribué à impulser un
processus de concertation et permis d’alimenter le débat tant sur les problèmes
structurels de l’EPRA que sur les aspects prospectifs. Le point de vue des
radios a été souvent soutenu, même lorsque la direction de l’EPRA était d’un
avis opposé. Ainsi, à titre d’exemple, le volume de productions n’a pas été
affecté par le gel budgétaire de 2006.
- La création d’une nouvelle instance, le
comité de suivi des programmes, qui a pour mission d’élaborer la ligne
éditoriale de l’EPRA et les critères de sélection des productions, associe les
représentants de nos radios.
- La réalisation d’une étude IPSOS MEDIA
(financée par une dotation spéciale accordée par le FASILD), sur les relations
entre l’EPRA et les radios, complétée par un rapport (le rapport Toubon) à
l’attention de notre ministre de tutelle. met en avant et défend ouvertement le
travail de nos radios et étaye la contribution de l’EPRA sur les problématiques
de la lutte contre les discriminations et de l’égalité des chances.
M Richard Senghor, nommé en remplacement
de M Toubon et animé des mêmes intentions, n’a cependant pas eu l’occasion de mettre
en place la dynamique permettant à l’EPRA de décoller.
Malgré des avancées notables, l’EPRA
reste une petite structure focalisée sur son activité principale qui est
l’achat, la gestion technique et la diffusion de programmes. L’organisation
interne ne laisse que peu de place à un vrai modèle de développement qui nécessiterait
des moyens humains et financiers.
A mettre à l’actif de cette période : le
dossier Médiascom est réglé. Cette unité de production de RFI a cessé son
activité, ce qui a occasionné un transfert des achats de productions en
direction des radios associatives.
L’avenir de l’EPRA
La question du développement de l'EPRA,
de l'accroissement de ses moyens financiers et humains, demeure en suspens.
Dans le même temps, le FSER travaille à l'étude de l'évolution de son propre
financement.
Ces derniers mois ont été marqués par le
décès de M. Tshiteya, directeur, et par le déménagement imposé dans de nouveaux
locaux. M. Christian Jaeck, comptable de l'EPRA, assurera l'intérim de la
direction jusqu'à vraisemblablement la rentrée d'automne.
La piste la plus sérieusement avancée
pour envisager le développement, voire la survie du GIP, est un rapprochement
structurel avec la Cité
Nationale de l'Histoire de l'Immigration, dirigée par M.
Jacques Toubon. Cela devra être discuté lors de l'AG de juin.
En outre, l’éventualité de voir l’EPRA
constituer un programme distinct pouvant constituer un CAS, donne un relief
supplémentaire au dossier EPRA et confirme l’intérêt qu’il y aurait à nous
rapprocher de M Toubon.
La création d'un prix des médias de la
diversité, en partenariat avec RFI et des institutions liées aux thématiques
EPRA, serait bienvenue pour aider à valoriser sinon pérenniser notre
action.
Pour nos radios, la montée en puissance
de l’EPRA sur le plan financier est nécessaire, pour accueillir de nouveaux
adhérents (actuellement 4 par an) sans pénaliser le volume de productions des
radios voire même en augmentant le volume global des achats de programmes.
Cette montée en puissance nécessite que
l'EPRA soit en mesure d’aller chercher de nouveaux financements. Il faut
réfléchir à de nouvelles formes de productions susceptibles d’impulser de
nouveaux modes de contractualisation entre les opérateurs déjà identifiés
(Association des maires des grandes villes de France, ANPE) et d’autres
potentiellement mobilisables.
La capacité de l’EPRA à mobiliser de
nouveaux partenaires passe par une valorisation de l’outil EPRA et de la
production des radios
A suivre. Mais il est dommage que peu de
radios, à l'échelle nationale, apparaissent s'impliquer dans la
réflexion sur le devenir de l'EPRA.
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